Dans cette maison de poupée miniature chaque installation sculpturale est chargée d’une tension entre visible et invisible, espace domestique et extérieur organique. L’ensemble est baigné d’une teinte orangée présente par touches de lumière ou de peinture, réchauffant l’atmosphère de manière presque palpable. À l’étage, du sable récupéré sur les plages de la Méditerranée envahit peu à peu l’espace dévalant les escaliers. Des sculptures composent par bribe un paysage en friche. Des plantes d’un vert artificiel côtoient des linges aux plis solidifiés et aux reflets métalliques, leur conférant un aspect onirique. Le sable déposé par touches éparses transforme l’espace de la maison en un terrain silencieux et spacieux pourtant confiné entre quatre murs.
Cette pièce a été présentée à l'exposition Faites vos jeux, rien ne va plus à Julio artist run Space en 2025.
Trois artistes - Mona Young-eun Kim, Peter Lökös et Alice Saadi - ont été invités à investir cinq maisons de poupée dont deux de manière collective, transformant ainsi ces jeux d’enfant et pièces de collection en véritables espaces d’exposition autonomes.
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Objets hybrides, les maisons de poupée sont à la fois vitrines d’objets miniatures et espaces de projection offrant d’infinies possibilités (narratives, physiques, mentales et spatiales). Ce projet curatorial s’appuie sur cette double fonction essentielle, commune aux différents styles, pays, marques et époques.
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Les œuvres et maisons de poupée, par la réduction d’échelle et l’attention portée aux détails, invitent le public à réévaluer sa perception des petites choses du quotidien : les rayons du soleil posés sur la peau, le moelleux du lit sous le poids du corps, le parfum des plantes coupées sont-ils aussi innocents qu’ils en ont l’air ? Sont-ils porteurs de bonheur ou signes de drame, simples effets physiques ou chargés de symbolique ?
Extraits de textes d'Anthony Ong, curateur de l'exposition Faites vos jeux, rien ne va plus, 2025